Livre Sterling un répit avant la parité ?
Oct 12, 2022- EUR/USD0.9718
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Le marché des devises était calme en ce début de semaine en raison d’un jour férié aux Etats-Unis lundi. Après avoir flirté avec la parité contre la monnaie unique en début de semaine passée, le dollar a repris sa marche en avant. Vendredi, le Département du Travail américain a annoncé la création de 263'000 emplois en septembre après 315'000 en août. Les économistes prévoyaient un ralentissement plus marqué aux alentours de 250'000 nouveaux postes. Le taux de chômage a reculé à 3,5 % contre 3,7 % auparavant. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % après une hausse similaire en août, pour une augmentation à 5,0 % sur un an, contre 5,2 % au mois d’août. Ces données renforcent la perspective que la Réserve fédérale devrait, une fois de plus, relever de 75 points de base son taux de référence lors de sa prochaine réunion du 2 novembre et le porter ainsi dans une fourchette de 3.25 à 4 %. Les dérivés sur taux d’intérêts affichent un Libor 3 mois à 6 % pour décembre cette année et les rendements des bons du Trésor s’envolent. A 3.99 %, le bons à 10 ans américain a touché des niveaux plus vus depuis la fin 2007, dernière fois que le taux était au-dessus de 4 %. Même si certains signes annonciateurs de ralentissement peuvent inquiéter tels que les suppressions de postes dans certains secteurs comme les transports et la distribution rien pour le moment ne semble pouvoir contrer la force du dollar.
En zone Euro aussi les taux sont orientés à la hausse mais l’écart demeure largement favorable à la devise américaine. Le compte-rendu de la dernière séance de politique monétaire de la BCE a montré l'inquiétude de l'institution face aux risques inflationnistes sans un relèvement marqué des taux directeurs. La BCE avait relevé de 75 points de base ceux-ci le 8 septembre, la plus forte hausse de son histoire. Elle prévoit donc de nouveaux relèvements ces prochains mois pour lutter contre l'inflation qui s'est encore accélérée pour atteindre 10 %, un niveau jamais observé depuis la création de la monnaie unique. La prochaine réunion de politique monétaire aura lieu le 27 octobre et la majorité des analystes s'attendent à une nouvelle hausse, là aussi, de 0.75 %. Le président de la banque centrale néerlandaise, Klaas Knot, a déclaré que la BCE devrait encore procéder à au moins deux hausses de taux significatives à l’occasion de ses deux prochaines réunions. Ceci même si les perspectives sur l’économie s’assombrissent. L’inflation et les conséquences de la guerre en Ukraine rendent en effet les probabilités d’une récession de plus en plus réelles.
La livre sterling a connu une période de très forte volatilité au cours des deux dernières semaines (je vous renvoie pour cela au Weekly Brief du 5 octobre). Après être remonté de son plus bas historique contre le dollar à 1.0350 jusqu’à 1.1495 jeudi, la devise britannique s’est à nouveau effritée se repliant sous la barre des 1.1000 ce matin. Avant la récente volatilité, les attentes allaient vers un nouveau resserrement monétaire par la Banque d’Angleterre, compte tenu de l'inflation toujours aussi élevée au Royaume-Uni. Si la livre sterling s'est remise de son effondrement, les perspectives de l'économie britannique restent très fragiles. Et les attentes sont maintenant partagées quant à savoir si la BOE va procéder à une nouvelle hausse de 50 points de base, comme prévu initialement, ou si elle va plutôt opter pour une hausse plus importante. En effet, la dernière fois, trois membres ont voté en faveur d'un relèvement de 75 points. Le taux de chômage, publié hier, a surpris les analystes en s’affichant à 3.5 % au plus bas depuis 1974.Une nouvelle qui aurait tout pour rassurer la banque centrale si elle n’était pas de nature inflationniste et ne cachait pas une autre réalité. Le nombre de personnes sans travail et qui n’en recherche pas pour différentes raisons (maladie, études, etc…) est au plus haut depuis le début de la statistique en 1971. Plus de 252'000 personnes sont devenues « inactives » lors des trois derniers mois. La hausse de l’inflation et corollaire du coût de l’argent et des perspectives économiques dégradées n’ont pas fini de créer des turbulences pour la devise britannique.
Le Yen japonais est une autre victime de la force du dollar et d’un différentiel d’intérêt très défavorable. Le billet vert a touché 146.39 yen ce matin, surpassant 145.90, niveau qui avait déclenché l'intervention des autorités japonaises le mois dernier. Le billet vert évolue désormais au plus haut depuis 24 ans contre le Yen. Les rendements obligataires à long terme américains et japonais continuent de s’éloigner. Le rendement des obligations du Trésor à 10 ans flirte avec les 4 % comme on l’a vu alors que le rendement équivalent des obligations d'État japonaises est toujours maintenu à 0.25 %.
On suivra particulièrement ce soir la publication du compte rendu de la dernière réunion de la FED et les données sur l’inflation américaine aujourd’hui et demain qui devraient donner une indication sur l’ampleur de la prochaine hausse des taux aux Etats-Unis.