Le niveau final des taux directeur sera probablement plus élevé que prévu

Mar 8, 2023
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La semaine a commencé avec la publication de bonnes statistiques économiques un peu partou...

La semaine a commencé avec la publication de bonnes statistiques économiques un peu partout dans le monde. Au Royaume-Uni, le secteur privé a renoué avec la croissance en février pour la première fois en six mois. L'indice PMI composite pour la zone euro a lui aussi progressé et celui des États-Unis s’est enfin stabilisé après sept mois de contraction. En suisse, l’inflation a progressé plus qu’attendu au mois de février. Les prix ont progressé de +0.7% sur un mois ce qui donne +3.4 % de hausse en base annuelle. Le chômage a continué de baisser dans notre pays (-0.1 %) en s’établissant à 2.1 % en février. La prochaine réunion de la BNS se tiendra le 23 mars et on s’attend à une nouvelle hausse de taux de 0.50 %.


Mais le principal fait marquant de ces derniers jours est comme souvent venu des États-Unis. Ce mardi en effet, le président de la Réserve fédérale a déclaré devant le congrès américain que les taux d'intérêt étaient susceptibles d'augmenter plus que prévu car la banque centrale s'efforce de réduire l'inflation qui reste obstinément bien au-delà de son objectif de 2%. "Les dernières don-nées économiques ont été plus fortes qu’anticipé, ce qui suggère que le niveau final des taux direc-teurs sera probablement plus élevé que prévu", a déclaré Mr Powell devant la commission bancaire du Sénat tout en ajoutant "Bien que l'inflation se soit modérée au cours des derniers mois, le pro-cessus visant à ramener l'inflation à 2 % est loin d'être achevé et sera probablement semé d'em-bûches". Le dernier rapport sur l'indice des prix à la consommation publié le mois dernier a montré que les prix ont augmenté de 6,4 % par rapport à l'année précédente en janvier. Certes, cela repré-sente un ralentissement par rapport au taux record de 9,1 % l'été dernier mais cela reste toujours bien trop élevé. Lors de sa réunion de décembre, la Fed a prévu que les taux d'intérêt devraient augmenter dans une fourchette de 5 % à 5,25 % cette année mais les commentaires de Mr Powell suggèrent maintenant que les taux devront éventuellement augmenter au-dessus de ce niveau. Le taux d'intérêt de référence de la Fed se situe actuellement dans une fourchette de 4,5 % à 4,75 %. Jérôme Powell a ajouté que les membres de la Fed continueraient à prendre des décisions au fur et à mesure des réunions et bien qu’il ait reconnu que le FOMC avait ralenti le rythme de ses hausses de taux, il n'a pas mentionné si les futures hausses de taux se poursuivraient ou non au même rythme. Alors que le marché faisait d’une prochaine hausse de taux d’un quart de points le scénario de base, il s’attend désormais à une hausse d’un demi pourcent.


Après cette déclaration une nouvelle fois hawkish de Jérôme Powell, les Bourses mondiales se sont enfoncées dans le rouge et le dollar s’est fortement renforcé. L’euro-dollar a perdu 100 points de base entre le début du discours et la fin de la journée. La livre sterling a fortement décroché pour s’établir bien en dessous du seuil de 1.19. Les prix du pétrole brut WTI ont chuté de 4 %, la pire per-formance en une journée depuis 2 mois. Le prix du gaz a également connu un net recul : le TTT, la référence européenne cotée à Amsterdam a atteint son plus bas niveau depuis août 2021. Mercre-di matin, il se traite juste au-dessus de 50 dollar contre 350 (sept fois plus !) lors de son sommet l’été dernier. Les métaux précieux ont eux-aussi reculé face à la force du billet vert. Alors que l’once d’or valait 1950 dollar début février, elle ne valait plus que 1813 dollar mercredi matin. Sur le marché obligataire, le taux de la dette américaine à deux ans a bondi et est passé au-dessus de la barre des 5%, au plus haut depuis 2007. Le taux d’emprunt à dix ans des États-Unis s’est lui aussi tendu en repassant temporairement au-dessus des 4%. Mais le spread entre les taux à 2 ans et ceux à 10 ans s’est tout de même creusé. L’inversion de la courbe des taux est un phénomène qui est souvent considéré comme annonciateur d’une récession économique.