La FED, la BCE et la BNS pense réduire la voilure… la Nouvelle Zélande à contre-courant
Nov 23, 2022- EUR/USD1.0330
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Après une appréciation spectaculaire depuis le début de l’année, le billet vert a reculé fortement ces derniers jours contre la monnaie unique pour atteindre 1.0481 comme on l’a écrit mercredi passé. La publication d’une inflation moins élevée qu’attendu en octobre aux Etats-Unis a eu un effet d’accélération de la tendance, les marchés s’attendant depuis à ce que la Fed freine son resserrement monétaire. C’est en tout cas ce que les contrats futurs sur taux d’intérêts nous montrent pour le moment puisqu’ils affichent un rendement des Fed Funds à 4.15 % pour décembre contre 3.80 % pour l’overnight actuellement. La hausse n’est donc anticipée qu’à hauteur de 0.35 %. Un point de vue que partage certains membres de la FED qui estiment que bien que les relèvements continueront l’année prochaine l’ampleur de ceux-ci ne devrait plus être de 75 points de base. Néanmoins la chute du billet vert s’est arrêtée avec le retour de l’aversion aux risques sur les marchés. Les valeurs refuges et le billet vert ont ainsi repris des couleurs. Les missiles qui ont touché les abords de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia ont ébranlé la devise européenne et le dollar profite aussi des évènements récents en Chine. Le pays a enregistré les premiers décès liés au Covid depuis le mois de mai et les cas ont atteint des niveaux records. Dans la région de Pékin, une ville a dû fermer les universités et le district le plus peuplé de la capitale chinoise a demandé aux habitants de rester chez eux pendant cinq jours. C’est le signe que le gouvernement revient à des restrictions plus strictes concernant le Covid et ceci pèse à nouveaux sur les perspectives économiques. Les ventes aux détails, dans l’empire du milieu, se sont ainsi contractées de 0.5 % contre une progression de 2.5 % le mois précédent et la production industrielle recule aussi. Le baril de brut a été fortement pénalisé par la nouvelle plongeant jusqu’à 75.27 dollars le baril. Un niveau atteint en septembre et proche des plus bas de l’année au début janvier.
Le franc suisse évolue de manière latéral contre le billet vert et la monnaie unique malgré les commentaires hawkish de Mme Maechler en fin de semaine passée à Genève. Elle a déclaré que la BNS est prête à continuer de relever ses taux directeurs si l'inflation reste supérieure à 2 %. Avec 3,0 % en octobre contre 3,3 % en septembre celle-ci certes se replie mais demeure donc largement au-delà de l’objectif. En ce qui concerne le taux de change, elle a confirmé que le franc fort avait fortement aidé à contenir la poussée de l'inflation pour qu’elle demeure à un niveau beaucoup plus bas que dans les pays qui nous entourent. Une hausse de taux à l’occasion de la réunion semestrielle du 15 décembre semble acquise mais là aussi, la BNS serait prête à en réduire l’ampleur. A 0.84 % pour le contrat décembre, le taux directeur n’anticipe donc qu’une hausse de 0.34 %. Le taux futur pour mars est de 1.07 % montrant que la banque nationale devrait procéder de manière prudente en relevant son loyer de l’argent d’un demi-pourcent, probablement en deux fois 0.25 %.
En Europe aussi, le débat est animé au sein de la banque centrale quant à l’ampleur du prochain relèvement du taux directeur. Jeudi passé, l’inflation est sortie à 10.6 % pour le mois d’octobre contre 9.9 % le mois précédent. En procédant à une hausse de 200 points de base depuis juillet, la banque de Francfort a procédé à la plus rapide de son histoire jamais réalisée pour atteindre les 1.5 % actuels. Philip Lane, chef économiste de la BCE, a déclaré que la banque centrale allait probablement prolonger son cycle de hausse de taux l’année prochaine. « Je ne pense pas que décembre sera la dernière » a-t il déclaré dans une interview. Et de rajouter « Le contexte ne permet cependant plus d’envisager une très grande hausse comme 0.75 % » telles qu’elles le furent en septembre et en octobre. La BCE doit en effet tenir compte que la zone euro devrait rentrer en récession cet hiver comme les derniers chiffres le laissent entrevoir. « Celle-ci devrait être légère et de courte durée » espère Philip Lane.
Contrairement aux banques centrale précités, celle de Nouvelle-Zélande n’a pas hésité et a procédé à une hausse record en relevant son principal taux directeur de 0.75 %. Le Comité de politique monétaire est convaincu que de nouveaux resserrements seront nécessaire dans sa lutte contre l’inflation alors même qu’il prévoit là aussi une récession pour l’an prochain. Il a donc relevé son taux officiel de 3.50 % à 4.25 % et prévoit que celui-ci devrait atteindre 5.5 % en septembre 2023. Cette forte augmentation fait suite à l'annonce d'une inflation au troisième trimestre de 7,2 % en base annuelle.
L’or a profité du repli du billet vert pour se ré-établir sur la barre des 1'700 dollars l’once. Le métal jaune n’a pour l’instant pas réussi à casser la résistance technique de 1'785 dollars et consolide sa progression entamée depuis le début du mois à 1617 dollars.
Ce soir seront publiées les minutes de la dernière réunion de la FED qui devraient apporter des éclaircissements sur la vision de la banque américaine pour la future évolution des taux d’intérêts. Par la suite la fin de semaine devrait s’avérer assez calme avec le jour férié de Thanksgiving demain aux Etats-Unis prélude à un long weekend et à une activité réduite.