FED, BOE et BCE ont rendez-vous avec les marchés
Feb 1, 2023- EUR/USD 1.0875
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Le marché des changes est resté stable ces derniers jours dans l’attente des réunions de politique monétaire des banques centrales américaine, anglaise et européenne qui devraient toutes déboucher sur un relèvement des taux d’intérêts. La FED devrait annoncer un relèvement de son taux directeur de 0.25 %, à 4.75 % ce soir à 20h00. La Banque d'Angleterre suivra demain à 13h00 avec une hausse prévue de 0.50 % pour le porter à 4 %. La BCE enfin annoncera, elle, à 14h15 l'augmentation de ses principaux taux de référence de 50 points de base selon les prévisions. Pour la FED, la situation est délicate. Elle doit montrer aux marchés qu’elle est toujours résolue à combattre une inflation encore beaucoup trop élevée en évitant de resserrer de manière trop marquée sa politique monétaire et ainsi faire plonger l’économie dans la récession. Cela sera la huitième hausse consécutive des taux mais si les 0.25 % se confirment cela marquerait un retour à une politique plus conventionnelle après les relèvements « jumbo » de 0.75 et 0.50 %. Des hausses qui n’étaient plus enregistrées depuis 30 ans. Mais comme on l’a dit la banque centrale doit aussi veiller à ne pas trop freiner l’économie. La croissance du produit intérieur brut s’est établie à 2,1 % pour l’ensemble de l’année 2022, a annoncé jeudi le département du Commerce. C’est un rythme ralenti par rapport à 2021 qui avait connu la plus forte croissance depuis 1984 à 5,9 %. La consommation des ménages s’est maintenue à un bon niveau, malgré l’inflation et la hausse des taux de la Fed qui ont pesé sur leur pouvoir d’achat. C’est elle qui a permis à l’économie de maintenir le cap. La confiance des consommateurs a augmenté de 2.8 points en janvier pour atteindre 62.7. Seul petit bémol, cette augmentation de la consommation s’est faite à crédit comme le montre les données publiées par Amex et Visa. Ceux-ci annoncent une hausse du volume de paiement de 7 à 8 % dans leurs résultats du quatrième trimestre et tablent sur une croissance du chiffre d’affaire de 15 à 17 % pour 2023.
Du côté de la Banque Centrale Européenne, l’heure n’est pas encore à une modération des ajustements monétaires. Face à une inflation qui demeure trop forte, un relèvement d’un demi-pourcent est attendu ainsi que la confirmation que d’autres sont à venir. L’économie européenne connait, elle, une embellie. L’indice composite des directeurs d’achats (PMI) a augmenté en janvier pour le troisième mois consécutif pour s’établir juste au-dessus de la barre des 50 à 50.2. La croissance de l’emploi a aussi augmenté laissant entrevoir une perspective meilleure pour l’économie de la zone euro en 2023. Cette situation donne un peu plus de liberté à la banque centrale pour continuer son resserrement monétaire.
La troisième grande banque centrale à annoncer sa décision cette semaine est la Banque d’Angleterre. Une hausse d’un demi-point, de 3.5 à 4 %, est considérée comme acquise par les marchés. Néanmoins la courbe des taux futurs montre que ces derniers tablent sur le fait que les taux continueront d’augmenter jusqu’aux alentours de 4,5 % cet été avant d’entamer un repli vers les 4.15 en fin d’année pour soutenir une économie en perte de vitesse. La production industrielle a plongé en novembre à – 5.1 % en base annuelle, l’inflation demeure au-dessus des 10 % et les conséquences du Brexit sont toujours plus visibles. Selon un récent sondage Ipsos publié lundi, l’opinion publique longtemps divisée penche aujourd’hui en défaveur du Brexit. Ainsi 45 % des Britanniques estiment qu’il se passe moins bien que prévu contre seulement 28 % en juin 2021. Ils ne sont plus que 9 % à penser l’inverse. Une analyse de Bloomberg parue cette semaine montre que le Brexit coute 100 milliards de livres par an à l’économie britannique, les dommages s’étendant des investissements consentis par les sociétés aux difficultés qu’elles rencontrent pour recruter du personnel qualifié.
La semaine passée, La Banque Centrale du Canada a relevé son principal taux directeur de 0,25 point à 4,5 %. C’est la huitième hausse consécutive en moins d'un an pour là aussi contrer l'inflation. La banque centrale a indiqué qu'elle pensait maintenir son taux directeur actuel à ce niveau le temps d'évaluer l'impact des hausses de taux d'intérêt. Néanmoins, elle se dit prête à de nouveau le relever si cela était nécessaire pour atteindre sa cible d'inflation fixée à 2 %. Le marché, lui, anticipe encore un demi-point de hausse d’ici juin avant tout comme la Banque d’Angleterre d’entamer un recul.
L’once d’or a atteint un nouveau sommet depuis avril 2022 à 1'949.20 dollars jeudi passé avant de connaître une forte chute qui l’a ramené à 1'900 dollars hier matin. La crainte de voir Jerome Powell adopter, ce soir, un ton plus « Hawkish » qu’attendu a incité les investisseurs à engranger les profits. Des données publiées hier par le World Gold Council, montrent que les banques centrales ont augmenté leur stock d’or de 1'136 tonnes, environ 70 milliards de dollars, en 2022. C’est le plus gros volume d’achat depuis 1967 selon le rapport.