Calme sur le marché des changes

Feb 22, 2023
  • EUR/USD 1.0658
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Depuis un plus haut de neuf mois à 1950 dollar l’once le 1er février, l’or affiche une bai...

Depuis un plus haut de neuf mois à 1950 dollar l’once le 1er février, l’or affiche une baisse constante ce mois-ci et se traite désormais plus de 100 dollars plus bas. Le métal précieux souffre du fait que les attentes en matière de taux d'intérêt augmentent. Alors qu’au début du mois les marchés obli-gataires anticipaient un taux terminal de la FED d'environ 4,8 %, le consensus a augmenté pour pré-voir désormais un niveau de 5,3 % soit près de 50 points de base de plus. Une hausse des taux d'intérêt rend moins attrayante une matière première qui ne produit pas d’intérêts telle que l'or.


Ce lundi, les États-Unis célébraient leur « President day » et les marchés US étaient fermés. Comme souvent dans ce cas de figure, le marché des changes était très calme avec peu de volatilité sur les différentes paires de devises. Depuis plusieurs jours l’euro dollar se traite entre 1.07 et 1.0650 et le USD/CHF autour de 0.9250. Face au franc suisse, l'euro reste stable sans parvenir toute-fois à durablement s’installer au-dessus de 0.99 centimes pour un euro. Lundi le vice-président de la BNS Martin Schlegel a déclaré que la banque centrale était "toujours disposée" à être active sur les marchés des devises dans la poursuite de son objectif de stabilité des prix. « Si le franc suisse se déprécie, nous sommes prêts à vendre des devises étrangères, si le franc suisse s'apprécie forte-ment, nous sommes prêts à acheter des devises étrangères. » La BNS s’accommode actuellement d’une monnaie forte afin de lutter contre l'inflation. Ce facteur ajouté aux grandes incertitudes géopolitiques tend à favoriser notre monnaie nationale.


On peut toutefois noter que la paire GBP/USD (le câble) a pris un élan haussier et a dépassé 1,2100 mardi. La livre sterling a augmenté en réaction aux résultats meilleurs que prévus de l'indice PMI (indice des directeurs d’achat) britannique. Celui-ci s'est amélioré de manière inattendue à 49,2 en février, contre 47,0 le mois précédent. L'indicateur du secteur des services au Royaume-Uni re-tourne en territoire d'expansion et atteint 53,3 ce qui met fin au scénario de récession et stimule la livre sterling.


Hier c’était au tour du PMI américain d’être publié et là aussi les chiffres ont battu les attentes. Ain-si, l’activité économique a rebondi en février à un plus haut de huit mois. L'indice PMI composite a grimpé à 50,2 contre 46,8 le mois précédent et contre un consensus de 47,5. Cela est d’autant plus remarquable que l’indice repasse au-dessus du seuil critique des 50 qui sépare la contraction de la croissance de l’activité. En Allemagne et en France les chiffres de PMI ont également été publiés en hausse et au-dessus du seuil de croissance. Mauvaise statistique économique en revanche en Es-pagne où la hausse importante des prix de l'énergie a fait augmenter de 160% le déficit commercial du pays. Les importations ont progressé de 33,4% en 2022 pour atteindre un nouveau record à plus de 457 milliards d'euros.


Au Japon, le gouverneur de la banque centale a déclaré mardi que la croissance des salaires allait probablement s'accélérer, les entreprises augmentant les rémunérations pour compenser la hausse du coût de la vie pour les ménages et faire face à une pénurie de main-d'œuvre qui s'inten-sifie. S'exprimant devant le Parlement, M. Kuroda a également déclaré que la banque centrale con-tinuera à examiner les mouvements du marché des devises et leur impact sur l'économie japonaise pour guider la politique monétaire. L'activité manufacturière du Japon s'est contractée au rythme le plus rapide depuis 30 mois en février, un signe inquiétant pour la troisième économie mondiale qui est confrontée à un affaiblissement de la demande et peine à maîtriser les pressions sur les coûts.


Du côté des antipodes, la banque centrale d'Australie, effrayée par le risque que l'inflation puisse s'avérer plus forte que prévu, a abandonné toute idée de pause lors de sa réunion de février et a indiqué que de nouvelles hausses de taux seraient nécessaires dans les mois à venir. Le procès-verbal de la réunion de politique générale du 7 février, publié mardi, a montré que le conseil d'ad-ministration de la Reserve Bank of Australia (RBA) n'a discuté que de deux options : une hausse de 50 ou de 25 points de base. Il s'agit d'un changement marqué par rapport à la précédente réunion de décembre au cours de laquelle la RBA avait envisagé de ne pas monter les taux. Une série de surprises à la hausse sur l'inflation et les salaires ont plaidé en faveur d'une poursuite du resserre-ment monétaire. Il y a deux semaines, le conseil d'administration de la banque centrale avait opté pour une hausse d'un quart de point du taux directeur, en le portant à 3,35% - un nouveau sommet décennal.


De son côté, la banque centrale de Nouvelle-Zélande a comme attendu décidé de monter son taux directeur de 50 points de base en le portant à 4.75 %, le niveau le plus élevé depuis 14 ans. Elle con-tinue de s'attendre à ce que le taux d'escompte culmine à 5,5 % en 2023.


Aujourd’hui serons publiées les minutes de la réunion du FOMC du 1er février. Comme d’habitude les analystes seront extrêmement attentifs au langage utilisé et chercheront des indications con-cernant la forward guidance et les taux terminaux.