Calme plat sur le marché des changes

May 26, 2021
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Le marché des changes a été très calme la semaine passée. Le billet vert est resté faible ...


Le marché des changes a été très calme la semaine passée. Le billet vert est resté faible face aux principales devises: la parité euro-dollar est proche de ses plus hauts de l’année et le dollar contre franc suisse reste en dessous de 0.90. Mercredi dernier ont été publiées les minutes de la FED et les analystes de tous bords se sont empressés de disséquer chaque phrase présente dans ce document. Pour rappel, les membres de la FED communiquent sur le fait que la poussée actuelle de l’inflation n’est qu’un effet temporaire des plans de relance et du redémarrage de l’économie, et qu’ils ne doivent pas s’en inquiéter pour le moment. La priorité est toujours le retour au plein emploi et une inflation stabilisée sous les deux pourcents. Ce qui retient d’avantage l’attention, c’est que le compte-rendu montre qu’un certain nombre de responsables de la banque centrale, pas forcément les plus influents, commencent à envisager qu’il faudra prochainement avoir une discussion pour ajuster la politique monétaire américaine.  La phrase exacte est :


“A number of participants suggested that if the economy continued to make rapid progress toward the Committee’s goals, it might be appropriate at some point in upcoming meetings to begin discussing a plan for adjusting the pace of asset purchases.”


Qu’entendent-ils par ajuster la politique monétaire? Immédiatement, on pense à une hausse des taux. Il semble évident qu’à un moment donné la FED devra relever son taux d’intérêt directeur actuellement de 0.25 %. Mais ce n’est pas à priori pas pour tout de suite : les banquiers centraux n’envisagent pas pour le moment de monter les taux avant fin 2023 et le marché price également une première hausse des taux de 25 points de base en Q3 2023. Un autre outil est à disposition de la FED et pourra être utilisé bien plus tôt : le «tapering» . Dans le contexte qui nous intéresse, ce terme, synonyme de resserrement ou de réduction signifie que la FED finira par diminuer le soutien qu’elle apporte à l’économie par le biais de ses rachats d’actifs, c’est à dire le fameux « quantitative easing ». Quiconque ayant suivi les déclarations récentes des officiels de la banque centrale aura compris que ce resserrement de la politique monétaire n’aura pas lieu à court terme. Les analystes scrutent chaque nouvelle statistique, en particulier sur l’emploi ou l’inflation – qui sont les deux objectifs mentionnés plus haut – pour tenter de déterminer quand celui-ci débutera. Les rendements des obligations d’état américains sont légèrement moins élevés qu’en mars dernier : le taux à 10 ans a reflué à 1.58 % et évolue désormais dans un canal entre 1.47 et 1.77 %


En Europe se pose également la question de diminuer les rachats d’actifs. Francois Villeroy de Galhau membre du conseil des gouverneurs de la BCE indique qu’il n’est pas encore temps de les réduire et que cela ne sera pas à l’ordre du jour de la prochaine réunion de la BCE le 10 juin. Contrairement à ses homologues outre atlantique, il ferme la porte pour le moment ce qui suggère que la reprise prendra plus de temps en Europe. La Hongrie a laissé ses taux inchangés comme attendu, mais a laissé entendre qu’une hausse pourrait avoir lieu le 22 juin afin de contrer l’inflation. En Turquie, le président Erdogan a licencié un autre banquier central pour nommer un ancien conseiller à sa place ce qui a provoqué une nouvelle baisse de la lire turque. Le franc suisse continue de profiter de la faiblesse du dollar et a également bénéficié de son statut de valeur refuge. Ceci alors que les marchés actions ont connu quelques séances difficiles et que les crypto-monnaies ont subi des ventes massives suite à la décision de la Chine d’interdire ses institutions financières de les utiliser. Autre valeur refuge par excellence, l’or s’est renchéri et vient de passer la barre des 1900 dollar l’once, un plus haut de quatre mois. La FED, avec ses déclarations sur l’inflation transitoire, allège la pression sur les taux d’intérêt et donne un peu plus d’intérêt au métal précieux.


Du coté des matières premières, le pétrole a grimpé de 6.5 % en trois sessions. Le principal catalyseur est le retour de la demande mondiale avec la reprise des économies et la fin progressive des restrictions de voyage. Aux Etats-Unis et en Europe on s’attend à d’avantage de mobilité cet été. Du côté de l’offre, le marché observe avec beaucoup d’intérêt les négociations sur le nucléaire iranien susceptibles d’augmenter le nombre de barils de brut en circulation et donc de peser sur les prix.