Aux Etats-Unis, l’inflation commence à ralentir
Nov 16, 2022- EUR/USD1.0405
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Enfin, l’inflation aux Etats-Unis semble marquer le pas. Vendredi dernier l'indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois d’Octobre s’est établi à un niveau inférieur au consensus. Alors que les analystes s'attendaient à une augmentation de 7.9 % en glissement annuel, la hausse n’a été que de 7.7 %. Au mois de Septembre, l’IPC était de 8.2 %. L'IPC de base (« Core CPI »), qui exclut l'alimentation et l'énergie, a également été plus bas qu’attendu, à +6.3 % en glissement annuel, contre une prévision de +6.6 %. Même si ces niveaux restent encore élevés et largement supérieurs aux objectifs de la FED, il s'agit d'une très bonne pour les investisseurs car l'inflation, à une seule exception près cet été, a été supérieure aux prévisions depuis le début de l'année. Il est donc possible que nous ayons atteint le pic de l’IPC en juillet avec un top à 9.1 %. Cette publication intervient une semaine après que la FED ait relevé ses taux de 75 points de base pour la quatrième fois consécutive. Lors de la première hausse de taux au mois de mars cette année, l’inflation était déjà bien ancrée à 7.9 %, contre 1.7 % un an auparavant. Depuis, la FED a monté les taux de 350 points de base pour arriver aujourd’hui à 4% pour le niveau supérieur de la fourchette de taux. C’est le niveau le plus élevé depuis décembre 2007. Mais la vice-présidente de la FED Lael Brainard a déclaré ce lundi que selon elle, « il serait bientôt approprié d’aller vers un rythme plus lent de hausse de taux » tout en ajoutant « on voit enfin l’inflation concernant les biens commencer à se retourner ». La prochaine réunion de la FED aura lieu le 14 décembre et à l’heure actuelle le marché penche plutôt vers une hausse de 50 points et non plus 75.
Hier les prix à la production, tout comme ceux à la consommation sont ressorti en baisse et en deca du consensus. Mais l’activité manufacturière dans la région de New York a renoué avec la croissance, ce qui est paradoxal alors que les hausses de taux sont censées freiner l’activité économique. Quoi qu’il en soit, les marchés financiers sont entrés en mode risk-on. L’IPC moins fort qu’attendu a engendré une réaction immédiate qui s’est poursuivie par la suite. Le S&P 500 a gagné 100 points dans la première minute suivant la publication de l’indice. Soutenue par le recul de l’inflation, Wall Street a connu sa meilleure semaine depuis le mois de juin. Le marché espère que la banque centrale ralentisse le rythme des hausses de taux plus tôt que prévu (le « pivot » de la FED). Les métaux précieux et les obligations d'État ont également enregistré des gains importants tandis que le dollar américain a rapidement chuté. L’euro-dollar qui était à la parité la semaine dernière et autour de 0.9750 au début du mois s’est hissé jusqu’à 1.0481, pas très loin de sa moyenne mobile de 200 jours. La parité USDJPY avait récemment atteint un plus haut de plusieurs décennies à presque 152 yens pour un dollar. Juste avant la publication des prix à la consommation nous étions à 148 yens et ce matin, plus que 139 yens pour un dollar. Depuis fin 2021 le dollar a bénéficié de son statut de valeur refuge, de mauvaises perspectives de croissance en Europe et d’un différentiel de taux favorable. Ce dernier facteur pourrait désormais avoir moins d’impact, le marché pensant que la Fed pourrait arrêter de monter les taux au premier trimestre 2023. Le billet vert risque donc d’entrer dans une phase accrue de volatilité ce que les derniers jours semblent confirmer. Hier soir deux missiles se sont écrasés sur le territoire polonais, pays membre de l’OTAN en faisant deux victimes. L’euro s’est fortement replié contre le dollar et le franc suisse avant de se reprendre lorsque le G20 et l’OTAN ont laissé entendre qu’ils ne traiteraient pas l’explosion des missiles comme une attaque russe.
Thomas Jordan, le président de la Banque nationale suisse voit une probabilité élevée d'une nouvelle hausse de taux en décembre lors de la prochaine réunion de l'institut. L'inflation toujours élevée plaide en faveur d'une hausse, a-t-il déclaré, en ajoutant que le franc fort permet de contenir celle-ci. Ainsi, la BNS est toujours prête à acheter ou vendre du franc pour maintenir la devise à un niveau adapté et combattre simultanément l'inflation. Notre monnaie nationale s’est renforcée ces derniers jours : alors qu’elle naviguait autour de la parité contre l’euro et le dollar, elle se traite désormais à 0.98 contre la monnaie unique et 0.94 contre le billet vert, profitant d’autant plus de sa faiblesse. L'année prochaine, la croissance de l'économie suisse devrait être inférieure à 2022. Cette année, les experts pensent que la croissance tournera autour des 2%.
En Chine, les exportations ont connu en octobre sur un an leur premier recul depuis 2020, entravées par les restrictions sanitaires du pays et les craintes d’un ralentissement plus prononcé de l’économie mondiale, qui ont aussi pénalisé les importations. Les autorités chinoises ont réaffirmé vouloir maintenir la politique zéro covid mais ont également allégé certaines restrictions sanitaires, ce qui a bénéficié aux actions chinoises ces derniers jours.